Avec le beau temps qui revient…

L’excellente Noémie, qui n’est pas reporter au Petit Vingtième, mais n’en est pas moins une observatrice avisée de la vie d’Habitat Différent, nous signale que, comme chaque année, avec le retour des beaux jours (oui je sais cette expression est très largement exagérée eu égard à la météo actuelle.), les petites familles d’habitants, logées à titre gratuit, refont surface le soir peu après le coucher du soleil.

Le réseau RTES et l’habitat participatif

Le Réseau des Territoires pour l’Économie Solidaire, dont quelques collectivités territoriales des Pays de la Loire sont membres, publie chaque trimestre une lettre. La dernière en date, celle de Mars 2012 avait pour thème principal l’Habitat Participatif.

C’est l’occasion pour ce réseau de jeter un coup de projecteur sur nos proches voisins de l’association Cohabitoit à Ecouflant, dont le projet accompagné par Alisée et la Sodemel a reçu récemment le soutien de Corinne Bouchoux, sénatrice du Maine et Loire.

Politiques Publiques, Peer to Peer et Habitat Participatif

La 27e Région, laboratoire de transformation publique des Régions de France nous propose sur son blog de nous intéresser à un document publié par l’université de Aalto à Helsinki en Finlande, document qui évoque au travers de l’étude de plusieurs exemples l’apport du « Peer to Peer » dans la rénovation de la construction des politiques publiques.

Le « Peer to Peer » (Pair à Pair) que certains assimilent à un outil pour « pirate téléchargeur illégal » est d’abord et avant tout une approche relationnelle en matière d’organisations qui, aux traditionnelles relations hiérarchisées, substitue des relations distribuées, égalitaires, sans hiérarchie. L’apport des réseaux numériques a grandement favorisé l’émergence de ces réseaux « Peer to Peer » et a permis une expression libre et constructive de chacun, là où d’ordinaire seuls les avis de quelques-uns étaient pris en compte.

Afin de bien comprendre l’intérêt de ces réseaux Peer to Peer, je vous conseille cette conférence Ted (sous-titrée en français) qui montre pourquoi il est très profitable et économiquement rentable d’écouter tout ceux qui souhaitent contribuer.

Quel rapport me direz-vous avec les politiques publiques ? C’est tout l’objet de cette publication de l’université d’Aalto qui montre, au travers d’exemples, comment le choix d’organiser des projets d’utilité publique en ayant recours à des techniques de mise en oeuvre issues du « Peer to Peer » peut être une façon intéressante de rénover nos pratiques en matière de politiques publiques en visant à faire participer l’ensemble des citoyens aux décisions qui les concernent directement ou indirectement mais également et pourquoi pas, en partant des micro-expérimentations sociales locales qui se révèleraient porteuses de progrès social pour essayer d’en déterminer les modalités d’une généralisation, i.e d’une « macro-transformation ». (sur ce dernier point voir )

Voici ce qu’en dit Andrea Botero qui est l’une des coordinatrices de cette publication :

La 27e Région : Quelles seraient les caractéristiques d’une collectivité qui jouerait réellement le rôle de facilitateur de politiques « pair à pair » ?

Andrea Boterro : « Je ne crois pas qu’un modèle existe et chaque collectivité doit construire des stratégies et des tactiques adaptées au contexte local. Cependant, si l’on s’appuie sur certaines expériences et des expérimentations auxquelles notre ouvrage se réfère, jouer le rôle de facilitateur, partenaire ou « créateur de capacité » (NDLR : en anglais « enabler ») comprendra notamment des qualités comme : une attitude favorable à l’expérimentation, la transparence (dans le reporting, dans la gouvernance), une politique d’accès ouvert, une administration souple, une capacité à travailler en réseau, à rendre des comptes, à bien communiquer, à donner du pouvoir aux acteurs locaux (permettre de prendre des risques, créer de la reconnaissance, etc), reconnaître ses propres limites, une culture de confiance, etc. »

La 27e Région : Pour une collectivité ou un gouvernement, passer d’une culture ou il s’agit de « concevoir des politiques publiques pour les populations » à une autre qui consisterait plutôt à « aider les gens à construire des politiques publiques ensemble » est un défi complexe. Y voyez-vous non seulement des opportunités nouvelles, mais également des risques d’affaiblir les acteurs publics ? Si oui comment l’éviter ?

Andrea Boterro : « Il y a bien évidemment des avantages et des inconvénients. En réalisant cet ouvrage nous avons beaucoup échangé sur cette question avec les auteurs et d’autres chercheurs, et une chose semblait claire : Il ne s’agit d’être ni dédaigneux ni naïf. Je dirais que le principal risque n’est pas d’affaiblir l’Etat mais plutôt de ne pas renforcer le socle démocratique de notre société. En soir les gens ne sont ni mauvais ni stupides, ils agissent plutôt en fonction de la réalité des ressources mises à leur disposition ; l’objectif devrait être « une bonne qualité de services pour tous ». Le chemin pour y parvenir emprunte de nombreuses voies, l’une de celles-ci est assurément le « pair à pair » et les gouvernements nationaux et locaux devraient le reconnaître -tout comme il existe sans doute d’autres voies qui exigeront d’autres types de configurations que l’Etat ne pourra pas simplement ignorer ou contourner. Ces évolutions ne sont là ni seulement pour économiser de l’argent, ni pour inciter les gens à faire eux-mêmes, mais tiennent plutôt au fait de reconnaître ce qui doit être fait pour construire un monde ’habitable’.

Et l’Habitat Participatif là-dedans ?

L’Habitat Participatif, c’est clairement aujourd’hui de la micro-expérimentation sociale, locale, qui ne demande qu’à passer à l’échelle macro. Mais par-delà ce constat, les méthodes mêmes de l’Habitat Participatif me laissent penser qu’il y a là des processus innovants de management de projets de type « Peer to Peer » : toutes les voix de celles et ceux qui s’engagent dans un projet d’Habitat Participatif sont prises en compte à égalité de valeur dans un projet où toutes les personnes concourent à construire un bien commun. Chacun ayant à cœur de participer à l’édification du projet commun.

Le « parcours du combattant » que représente un projet d’Habitat Participatif éprouve de ce point de vue ce type de management et en révèle la force et l’efficacité. Il en est d’ailleurs une forme de propédeutique, garante de la réussite du futur « vivre ensemble »

De fait, les élus des collectivités territoriales gagneraient probablement à s’intéresser aux projets d’Habitats Participatifs qui se multiplient en France actuellement, car ils sont (évidemment pas de façon exclusive) les précurseurs et les laboratoires de la façon de construire des politiques publiques de logement. Et peut être, qu’enfin, les « boites à habiter » ou les quartiers conçus dans des bureaux d’études sans préoccupation autres que statistiques sur celles ou ceux qui y vivront, seront considérés comme d’un autre âge car en 2012 il est temps de changer de paradigme et que ce changement ça peut effectivement être maintenant.

Sources :

La 27e région

La Fing : internet actu

Le Co-Lab

Ted

Fête de l’été

« The place to be » hier soir était assurément Habitat Différent qui fêtait l’été. Et pas que l’été d’ailleurs puisque nous en avons profité pour fêter également deux heureuses retraitées. 🙂

Après l’apéro offert par les sus-nommées « heureuses retraitées« , et un petit intermède musical proposé par le « Quatuor des petites filles » (piano, violon, violoncelle et voix), vint le morceau de choix de la soirée : le cochon, dont j’ose affirmer ici qu’il était des meilleurs et qu’il laissera un souvenir impérissable à nos papilles gustatives.

Bref c’était une bonnes soirée, avec quelques amis et pour une fois, ce mois-ci, la météo fut presque clémente.

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